Vendredi 19 avril 2013 à 11:16

 [Dé à coudre]

La chose à ne pas faire, je crois, c’est ça. Googliser ses professeurs. On l’a tous fait, mais quand même…

On se sent vraiment tout petit quand on SAIT finalement QUI daigne nous adresser la parole. Je me sens navrante à côté (j’me sentais déjà navrante sans avoir de point de comparaison, mais du coup, là, j'ai pris une sacrée claque).

Oui, je suis un tout petit dé à coudre, face au puits sans fond des connaissances qu’ils possèdent. Je suis un dé à coudre et je suis très honorée. Et même plus que ça.

Quand je vois le CV de certains de mes profs et que je me dis que même dans mes rêves les plus fous, je n’aurai jamais le quart de la moitié de ce qu’ils ont, je SAIS que j’ai eu de la chance de les côtoyer de si près. Et le pire, c’est qu’ils sont tous d’une modestie absolument abracadabrantesque. Sérieusement, c’est hallucinant. Vraiment hallucinant.

Alors (honte à moi), j’ai googlisé plus en détails afin de me mettre en quête de leurs thèses doctorantes. Oui, je sais, je devrais pas, parce que t’façons, j’vais pas y pomper grand-chose, mais j’en envie d’à la fois les humaniser (et me rappeler qu’un jour, eux aussi ont été le gland qui devint le chêne majestueux que, merde, j’ai eu la chance de côtoyer, et que, foutre, je ne serai jamais) et de les lire dans le texte, si je peux me permettre, de voir comment ils pensent, qui ils sont.

Je sais que je ne devrais peut-être pas (sûrement pas ?). Mais ce sera une façon de prolonger leurs enseignements pendant les vacances.

Et puis c’est la classe de dire «  Moi ? Je lis une thèse à propos du qfgljnviuergnvqmzeorij. Oui, oui. Et c’est PAS-SION-NANT. » La personne a pas compris de quoi tu parles (et toi non plus) mais ça en jette en société. Hum, je déconne. Non, cette lecture a vraiment une saine curiosité. J’ai envie de savoir. J’ai tout le temps envie de savoir.

Sérieusement, je me sens tellement petite, à côté d’eux. J’ai encore tellement de choses à apprendre que je voudrais être insomniaque pour prolonger d’autant plus mon temps pour connaître un peu plus et pour me rendre compte à chaque fois avec le même étonnement enfantin qu’en fait, en fait, je ne sais rien du tout.

La courbe de la vie forme une asymptote au niveau du savoir. On s’en rapproche toujours plus mais on ne peut jamais réellement l’atteindre. (Oui, j’en suis fière de celle-là)

Mon dieu que je me sens minuscule. Que je me sens bête. Que je me sens insignifiante. Que je suis contente de ce constat.

Je suis un dé à coudre et je ne sais rien. Je ne sais rien. Vous vous rendez compte à quel point ce constat est grisant ?

Il me reste suffisamment de choses à apprendre pour remplir deux ou trois dizaines de vies. Ce qui signifie que la mienne sera remplie de toute part de nouvelles connaissances, je vais pouvoir lire, lire, lire, lire sans jamais arriver au bout de l’immense toile, je ne pourrais jamais en défaire tous le liens, ou tous les tisser !

Vu le nombre d’années qu’il me faudra pour arriver à la cheville des professeurs qui m’ont appris à la fois des connaissances théoriques et qui m’ont apporté de belles leçons de vie, je pense que ça va le faire. Et si ma vie n’est pas aussi linéaire et grandiose que je me l’imaginais, au moins, elle sera emplie de l’étonnement toujours plus immense que je ressens quand ils bousculent mes conventions, quand ils me poussent dans mes retranchements et m’amènent à reconsidérer ce que je pensais savoir. 

Un jour, je pourrai dire à mes enfants : « Je fus l’élève de grands hommes, dont les savoirs n’avaient d’égal que leur grandeur d’âme. »

 

[Parce que si je ne suis qu’un dé à coudre, ils me remplissent d’or]

 

*Rien à voir, mais j’ai commencé à écrire une nouvelle qui se base sur l’histoire de Keynes, je suis bonne à jeter.

Par eclat-de-reves le Samedi 20 avril 2013 à 0:18
Alors, pardon, j'ai lu ton article en entier (d'ailleurs, je me suis fait la même réflexion quand j'ai découvert qui étaient les profs qui me donnaient mes cours de neurosciences en L3) mais bon dieu, j'attendais que la photo de fond d'écran s'ouvre !

Et c'est BORDEAUUUX!

Ah ah, la place de la Bourse! :D
Par je.love.hubert le Lundi 22 avril 2013 à 21:35
En art pareil, j'avais des artistes comme profs. Forcément, tu te sens petit à côté.
Au bout d'un temps, je ne voulais plus savoir. J'aurais eu trop honte de leur présenter mes travaux sinon. Bonjour le complexe d'infériorité.

J'me disais bien que la photo de ton blog ne m'était pas étrangère. J'ai percuté en lisant le com' du dessus ! C'est joli de nuit.
 

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