Dimanche 9 septembre 2012 à 0:58

 Aujourd’hui est un jour unique dans l’année.
J’ai appelé la Mort pour qu’elle vienne me chercher
Je lui ai dit : « Viens ! Viens ! Emmène-moi
Ne me laisse pas seule ici
Pas aujourd’hui
Pas cette fois »
Je lui ai dit :
« Viens étreins-moi
Ne me laisse pas seule ici
Je ne le mérite pas. »
 
Et la Dame Noire aux dents crochues
Ses épaules secouées d’un fou rire m’a répondu
Que je devais mourir d’amour, un amour froid
Un amour cruel, unique, sans foi ni loi.
 
J’ai rétorqué : « Alors viens !
C’est pour toujours mon cas
Je sais qu’il me baisera et m’abandonnera.
S’il te plaît, tends-moi la main
S’il te plaît, sauve-moi.
Tu es mon seul espoir, ouvre donc tes bras »
 
« Tu n’es qu’une gamine dont le destin est funèbre.
Sans avoir vécu tu veux me suivre dans les ténèbres ?
Sais-tu combien voudraient avoir ta chance de vivre encore ?
Sais-tu combien maudissent mon nom trop sombre, la Mort ? »
 
« Ne me culpabilise pas
Cela ne sert à rien.
Je ne crois plus en moi
Je veux être quelqu’un de bien
La vie ne mérite pas qu’on se batte pour elle
Je veux juste voler sans me brûler les ailes. »
 
« La vie, ma jumelle dont on me prétend ennemie,
A des côtés hideux, mais d’autres sont jolis »
 
« Lesquels ? Je ne vois que l’appât du gain,
Le mensonge et la guerre
De la folie, ils n’ont pas un grain
Mais la plage toute entière »
 
« Il y a les causes justes, les bons sentiments,
Il y a l’espoir d’une vie sans tourment !
Il y a l’amitié, la famille et l’amour
Il y a aussi la chance de rire tous les jours ! »
 
« A tout ça, j’oppose la jalousie, la rancœur,
La famine, mes insomnies, et beaucoup trop de menteurs
La haine, le désir de vengeance, le racisme de toute sorte.
Quand j’vois ça, j’me dis « vaut mieux qu’j’sois morte » »
 
« Tu es beaucoup trop jeune pour pleinement l’apprécier
Mais de la vie essaie de voir les bons côtés.
Penses-tu que personne ne pleurera
Si je t’obéis et t’ouvre mes bras ? »
 
« Il y aura quelques personnes qui n’ont su me voir
Mais pas cet amour, mon plus grand désespoir »
 
« Et tes parents qui veulent t’annoncer
Que t’auras une sœur à la fin de l’année
Il y aura cette amie pour qui t’es un modèle
Qui se sentira trahie par la coupe de tes ailes
Il y aura ce garçon dont t’es le seul repère
Pour qui tu es la mère, le père, les frères
Tu lui as tendu la main quand il était perdu
Tu le regardes fièrement tandis qu’il évolue !
Sans toi, leur vie ne sera plus la même
Tu n’as pas le droit de faire souffrir ceux qui t’aiment ! »
 
« Mais ils souffrent déjà de me voir dépérir
Mais ils ont déjà mal de ne plus me voir sourire ! »
 
« Pense que le gris est bleu acier
Et que le noir n’est que le soir.
Vis ! Je reviendrais te chercher
Quand tes enfants auront grandi
Et que tu seras âgée ! »
 
Puis elle est partie sans même se retourner.
Quand j’ai voulu la suivre
La Mort m’a dit de vivre
Je veux bien essayer.
 

Que de souvenirs… Ces vers m'ont sortis toute seule de la profonde déprime dans laquelle je sombrais petit à petit…

Dimanche 9 septembre 2012 à 0:49

Toute cette histoire débute dans un sombre palais
Où depuis l'aube de sa vie, une reine gouvernait.
La Reine Pastiche était fourbe et lâche,
Concevant des idées mais fuyant devant la tâche.
Elle reléguait sans vergogne à plus petit que soi.
Son fidèle valet, influençable et bête à souhait
Répondait à tous ses ordres, dégoulinant de mauvaise foi.
 
Pastiche, comme toutes les reines, avait une cour avide
Qu'elle abreuvait chaque jour de discours insipides.
Tous soupiraient devant tant d'éloquence
Les serviteurs riaient d'un tel manque d'intelligence.
 
Un jour, alors que la Reine riait d'un plus démuni
Il eut le courage qui manquait à tous et répondit :
« Pastiche, je vis depuis bien longtemps, tu n'étais qu'un projet
Tu es le sang le plus sale de toute la royauté !
J'étais là avant toi et j'y serais après
Tu n'es que la mauvaise copie de la Reine Elsa
Qui par sa beauté étonna et enivra »
 
« Qu'on enferme ce bouffon, il n'a pas sa place à la cour
Qu'on le condamne à vivre dans la plus haute tour ! »
 
« Mieux vaut être bouffon
Que se prendre pour le roi
Tu connaîtras la pendaison
Je serais toujours là »
 
Ce qui devait arriver arriva
Le complot de Pastiche pour évincer la sœur aînée
Fut révélé au grand jour et Pastiche, discréditée,
Pleura toutes les larmes de son corps quand elle vit arriver
Sa sœur, Reine Légitime, qui la dévisageait.
Son règne s'acheva sur les mots du bouffon
« Je suis dans les Catacombes de ton château bancal
J'en suis les fondations, le tuteur et le Graal
Dans ton inculture, tu m'as ignoré
Regarde à présent ton château s'effondrer. »

Janvier 2008,  spéciale dédicace à Cloé, ma reine Pastiche à moi.

Dimanche 9 septembre 2012 à 0:43

"Pourquoi tu écris ?" m'a-t-on dit.
Écrire, ce n'est pas seulement un stylo sur du papier,
Des signes sur une feuille ou une façon de m'exprimer.
Écrire c'est pas la mort, c'est pas la vie
Écrire se décompose en deux mots, deux verbes en prose.
Écrire c'est pas l'osmose entre mon surmoi et mon ça.
Écrire, ce n'est pas dire quand on n'a plus de voix.
Es, ce n'est pas un ordre, c'est une ligne de conduite.
Sois ! Je suis, mon stylo sous la gorge, le couteau à la main.
Je tranche les idéaux, vous montre que rien n'est rose.
Je suis, grâce à ça, un monde sans lendemain.
Je vous égorge avec ma plume, je vais loin, j'agis vite.
Vous ne voyez rien venir. Vous ne pouvez qu'ouvrir
Des yeux écarquillés. Ce texte n'est pas ce que vous attendiez.
Mais moi, je suis et jamais ne parais.
Je suis auteur,
Votre serviteur
Pour vous pervertir.
 
La deuxième injonction : crie !
Pour la mort, par la vie, crie !
Cours, vole, agis, vite, s'arrêter, jamais
Apeuré, esseulé, acculé, et ne pas renoncer
Développe ! Sujet, verbe, complément, compliment
Complètement désaxé, démembré, peu importe, crie !
Mets-y les hommes, ou ton âme, ou ta femme
Perds pas ta flamme
Crie !
T'es un auteur, pas un menteur
C'est une odeur, sur la peau, ta chaleur,
Une brûlure, ta douceur, une fêlure,
Ne jamais s'arrêter, à vive allure
Jamais à l'heure, juste à la vie, crie !
T'inquiète pas, fais-moi confiance
Ta voix n'aura jamais d'absence
Tu saignes de l'encre, tu pleures du sang,
Lentement.
Tais-toi et crie !
Ne parle pas, écris.
 


Vieux poème, si je peux appeler ça comme ça, écrit, je me souviens, pendant mes cours de à l'IUT, donc en septembre ou octobre 2008.

Dimanche 9 septembre 2012 à 0:37

Fallait une fin à notre histoire
Un hall de gare, un au revoir.
On avait faim de notre histoire,
Bizarre, espoir, hagard, avare
Fallait une fin à cette histoire. 

Aussi se séparent nos routes,
Et c’est ainsi que tu m’enfuis
Aussi survient notre déroute
Et il n’y a même pas de pluie.


En dédicace à mon ex, poème symbole de notre rupture, de la fin d'une époque désormais plus que révolue.

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